Synopsis :
La Maison en petits cubes raconte l'histoire d'un vieillard qui vit dans une ville immergée. Au fur et à mesure que le niveau de l'eau monte, il ajoute un cube, un nouvel étage à sa maison. Un jour, il perd sa pipe qui se retrouve en bas de son immeuble. Il s'achète alors une combinaison de plongée pour la retrouver. C'est l'occasion alors de se remémorer à chaque étage d'une partie de sa vie.
La maison en petits cubes (つみきのいえ en japonais) est un court-métrage d’animation japonais que j’ai regardé complètement par hasard sur Netflix. Censée me faire patienter le temps que je réfléchisse à un film à voir, cette petite perle cinématographique m’a en fait touché droit au cœur en alimentant poétiquement une vérité que l’on sait tous avec bien trop de mal pour se l’avouer : la vie est courte.
On est d’abord plongés dans le quotidien monotone de ce vieillard que la vie a épuisé, construisant un nouvel étage pour sa maison alors qu’il a les pieds dans l’eau, replaçant chacun de ses cadres et meubles au même emplacement qu’à l’étage en dessous. Or à la fin de sa tâche, ce vieux veuf fait tomber sa pipe par la trappe qui mène en-dessous. Bien déterminé à récupérer son objet fétiche, il s’équipe alors d’une combinaison de plongée et part à la recherche de sa pipe sous l’eau. Ainsi, ce vieil homme va aller d’étages en étages pour toujours retrouver un décor laissé à l’abandon, exactement comme il était auparavant. Ces maisons successives, chacune habitée d’un souvenir, vont venir nous retracer la vie du protagoniste avec sa femme malade, ses enfants, ses petits-enfants… Une vie qui semble passer bien trop vite d’autant plus que cette eau qui monte nous montre bien que le temps passe et ne s’arrête jamais.
Ce court chef-d’oeuvre est donc une légère poésie qui vient nous rappeler combien chaque seconde est précieuse. Pourquoi nous devons chérir chaque moment de joie. Une fois arrivé tout en bas, le vieillard retrouve cette plaine originelle où il rencontra l’amour de sa vie, alors enfant gambadant sous un chêne. Puis de retour à sa routine solitaire, le vieil homme assis sur ses souvenirs revient à sa tranquille monotonie qui le laisse rêver de son passé jusqu’à qu’un toit se construise un jour sur cette édifice, cette vie qu’il aura construit avec tant d’effort.
Touché droit au coeur par des thématiques qui (comme tout le monde) me préoccupent (la nostalgie, le temps qui passe ou encore la mort) traitées d’une façon si poétique, je ne peux que conseiller cette merveille du cinéma d'animation qui est parvenue en seulement quelques minutes à me faire couler une larme. « Les peines du temps présent seraient bien peu de chose, si elles ne nous rappelaient pas le souvenir des plaisirs du temps passé. Nous ne nous plaignons de ce qui est, que parce que nous regrettons ce qui n'est plus. » - Rousseau.
Film :