top of page
  • Nicolas Dargelos

Premiers jours de cours et Bunkasai !

Salut tout le monde !

Je vous préviens, dans cet article vous risquez de retrouver beaucoup de fois des « incroyable », « dingue » ou encore « impressionnant ». Ma professeure de français de troisième aurait marqué en énorme et en rouge « REPETITIONS » alors qu’en réalité ce ne sont que des euphémismes face à l’expérience que j’ai vécu.

Bien ! Donc je vous avais quittés lundi dernier. Mardi et Mercredi ont donc été des journées de classes normales où je rencontrais les professeurs, essayais de comprendre les cours, et surtout apprenais à mieux connaître ma classe. En revanche je ne comprenais pas pourquoi on avait les cours du jeudi le mardi et ceux du vendredi le mercredi. On me disait « Mais c’est pour Bunkasai ! », or le festival de l’école se déroulant les samedi et dimanche je ne voyais pas la raison de décaler les cours. Enfin bon soit, ça ne me dérangeait pas.

Bon pour vous éviter une description détaillée de chacune de mes journées (qui la mériteraient je vous promet), voici un condensé de ces deux jours de classe.

Les terrains de foot de Shibumaku, entre les buildings

Premièrement la légende est plus que vraie : les cours d’anglais des japonais sont vraiment vraiment simples. Il s’agit de répéter simplement des mots de vocabulaire et de faire des petites discussions de 1 minute avec ses voisins. Bref suffisamment simple pour me faire essayer la classe d’anglais des « returnees » : des élèves japonais qui ont vécu plusieurs années aux USA. Et c’était incroyablement intéressant, tout d’abord parce que je comprend tout (ce qui est un luxe qu’il faut savoir déguster au Japon), mais surtout parce qu’on a fait un débat sur l’origine des stéréotypes hommes / femmes dans l’école, les médias, la famille etc. Ce qui va d’ailleurs être le sujet de toute l’année. Je vais donc intégrer cette classe pour laisser tomber la classique qui, bien que m’apprenant du japonais, m’ennuie un tantinet. Bref sinon je comprend tout en maths, physique et chimie, et j’ai été assez étonné de voir qu’ils n’ont pas de cours de biologie !

Les cours les plus littéraires (Littérature japonaise classique et moderne, politique et économie, histoire du monde et économie locale) me sont vraiment impossible à comprendre pour le moment. Mais le très jeune professeur de japonais classique, bien qu’il m’ait dès le début dit que ce cours allait être très difficile pour moi, a fait énormément d’efforts pour que je comprenne. En effet pendant tout le cours il cherchait des traductions françaises ou anglaises avec les élèves à des tournures et des idéogrammes très complexes. Ainsi par exemple, 3 kanjis particulièrement compliqués ont été réduits à « It is », et ce cours aura été le plus drôle que j’ai eu jusque là !

Pour en finir avec mes classes, le cours de sport m’a beaucoup marqué. On avait dès 8h40 deux bonnes heures de natation à la piscine du lycée. Alors outre le fait que je sois parmi les 5 meilleurs en ayant appris à bien nager l’an dernier (je met pas du tout en valeur mon niveau mais plutôt comment je peux passer de fond du groupe à tête de groupe dans deux pays différents), le cours en lui-même était très étonnant. On nage sans s’arrêter pendant 30 minutes puis le professeur donne d’énormes ballons et tapis et nous dit « Vous avez un quart d’heure, éclatez-vous ». La piscine de 25m faisant 1,40m de profondeur tout le long, on pouvait fait plein de jeux tranquillement. Puis retour à 30 minutes de nage avant d’aller en classe.

Bref me vient alors cette question existentielle le mercredi après-midi : si on a eu les emplois du temps des jeudi et vendredi, alors demain on a celui du samedi, mais vendredi on fait quoi ? Et bah la réponse la voilà :

JE NE CONNAISSAIS PAS L’AMPLEUR DE BUNKASAI !

C’est pas un petit truc où on accroche deux guirlandes, met des bonbons et c’est fini. Non non non Raymond, chaque classe de collège et lycée et quasi chaque club (comptez facile 50-60 classes et 15 clubs actifs pour le festival) prépare pendant 2 jours de 8h à 18h (on restait après les cours pour avancer) son activité. Certains groupes le préparent depuis Juillet !

Avec ma classe on a donc fait un じんせいゲーム (Jinsei game, sorte de Monopoly mais en super compliqué et dont je ne connais toujours pas les règles) à taille humaine en faisant un plateau de jeu géant sur le sol et en dessinant chacun des 24 bâtiments sur de grandes feuilles.

J’ai alors pu admirer l’efficacité et l’organisation des japonais. On était en totale autonomie, personne pour nous surveiller, compter, guider. On avait la classe pour nous pendant ce jeudi et ce vendredi et on devait la transformer. Une impressionnante répartition des tâches entre les 38 élèves a été faite en 5 minutes puis on s’est mis au boulot, à acheter le matériel au supermarché, à dessiner, à imprimer les papiers nécessaires pour le jeu, à prévoir tout le déroulement des parties etc.

Mais avant tout cela il fallait faire de la place dans la salle de classe, c’est pourquoi chaque élève de l’établissement a transporté sa chaise et sa table (bien lourdes vous inquiétez pas) jusqu’au gymnase. Alors déjà qu’on était environ 2000 à se balader dans les couloirs pour déménager le lycée, ma classe est au 4e étage du bâtiment lycée, et le gymnase est au rez de chaussée d’un autre bâtiment. Comme diront certain : tout pour le muscle !

En tout cas ce qui m’a sans doutes le plus impressionné c’est quand je suis parti seulement trente petites minutes faire mon entraînement dans la grande salle pour ma présentation de « la France » que je devais donc faire les deux jours du festival. En revenant de cette demi-heure, j’ai vu les 5 poteaux en bois, les deux grandes planches et les bouts de tissues disparaître au profit d’une cloison parfaitement réalisée et solide qui nous servirait de coulisses.

Donc oui les élèves japonais sont des Mc Gyver dans l’âme ! Et je ne parle même pas de cette fille de ma classe qui a réalisé cette affiche entièrement seule (oui ce sont de vrais rideaux sur les bords, cousus pour faire des plis, et les lettres sont des papiers découpés).

Bref après ces deux jours de préparation qui furent très amusants avec de la musique à fond bien comme il faut et où j’ai beaucoup sympathisé avec mes camarades, Bunkasai est arrivé…

Le samedi matin on fait le dernier nettoyage, les derniers préparatifs, on ouvre les paquets de biscuits pour ceux qui s’occupent du jeu et on part découvrir d’autres classes. On commence bien sûr par l’inévitable maison hantée dont la confection est assez impressionnante, tout comme la queue pour y rentrer ! En effet puisqu’il n’y a pas trop de monde le samedi, les élèves en profitent pour voir les autre classes, ainsi la file d’attente pour la « Ghost House » prenait le couloir entier.

Pendant l’attente j’ai pu voir tous les élèves qui faisaient la pub de leur classe en criant fort avec des pancartes. Les plus drôles que j’ai vu sont toute une classe de Charlie disséminée dans le lycée, et surtout quelqu’un de la classe « safari » qui était intégralement déguisé en panda (avec même un super masque) et qui errait avec un air vide et une pancarte pour sa classe. Ca m’a fait exactement penser au panda de la pub pour du fromage (pour ceux qui n’auraient pas la référence voici la vidéo).

C’est difficile de vous décrire cette ambiance mais en gros il y avait de la musique, de la danse et des rires de partout et c’est merveilleux !

Ayant ma première présentation à 11h30 je devais me dépêcher de faire plein de choses avant ! La maison hantée était vraiment sympa puis j’ai fait 2 casinos différents où grâce à mon superbe talent j’ai gagné une peluche pokémon, 2 crayons à papier et un fluo. Elle est pas pas belle la vie ? Les casinos étaient très biens réalisés et remplis de monde (comme chaque classe à vrai dire) avec des croupiers au nœud papillon obligatoire et des jeux méga animés !

Arrive alors ma présentation qui s’est très bien passée puisque les spectateurs ont bien rigolé à mes blagues en japonais, ce qui me suffit amplement ! Yukosan en avait profité pour venir me voir (et le lycée aussi faut pas se mentir) ce qui m’a fait très plaisir !

J’ai ensuite passé l’après-midi à jongler entre pièces de théâtre, spectacles de danse et concerts qui n’ont fait que me prouver l’incroyable talent de ces lycéens. Il y avait toujours 50 choses en même temps (littéralement) alors impossible de s’ennuyer ! A un moment, alors que je retourne vers ma classe (que je ne peux pas trop aider ne comprenant pas les règles du jeu), je jette un regard à travers les fenêtres qui donnent sur une minuscule cour intérieure et observe alors une démonstration de tir à l’arc traditionnel japonais qui est très impressionnant !

Je vous ai dit que le samedi était assez calme, en effet on accueilli seulement 15 000 personnes au lycée. Quoi c’est beaucoup ? Nan mais parce que dimanche il y avait PLUS DE 30 000 PERSONNES ! Clairement on ne passait plus dans les couloirs !

Autrement mon dimanche fut relativement similaire outre le fait que j’ai écrit sur 80 cartes « On espère que vous vous êtes bien amusés ! Bonne chance pour vos examens ! » en français (c’est vraiment la classe ici) afin de les donner aux enfants. Car en effet comme me l’a expliqué un de mes camarades, il ne s’agit pas d’un simple festival. Le lycée étant très réputé, il s’agit de portes ouvertes pour les primaires afin de leur donner envie de passer l’examen d’entrée à ce collège (qui est d’après ce que j’ai entendu incroyablement difficile).

Après cette incroyable journée, on commence à ranger la classe à 15h, comme tout le reste de l’établissement. Et en seulement une heure on a tout démonté, trié, jeté, lavé, rangé avant de remonter chaque table du rez de chaussée au 4e étage (un délicieux plaisir), puis de faire le point avec la professeure principale.

On part ensuite vers 17h au gymnase pour こうやさい (post-Bunkasai). Tout les élèves étaient là pour ce « festival privé » où pendant 1h30 on a pu voir s’enchaîner des danseurs, des concerts (symphoniques, pop, acoustique…) et des sketchs à mourir de rire ! Bref des spectacles d’une qualité professionnelle et dans une ambiance folle… On a vraiment rien de semblable en France, c’est juste immense !

Et je suis donc rentré à Soga Station avec le coeur battant à 200 battements par seconde pour profiter d’un lundi de repos largement nécessaire après ces 7 jours d’affilée, avant de reprendre le rythme normal des cours dès mardi.

Je donne juste un dernier petit mot sur le lycée. En fait son importance se fait beaucoup ressentir par les événements et surtout l’ambition qu’on donne à chaque élève. On trouve partout dans le lycée des dépliants pour Harvard, Yale, Cambridge, Tokyo University, Stanford… On veut vous pousser à viser haut et vous faire comprendre que par « un des meilleurs lycées du Japon » on doit entendre « un des meilleurs lycées du monde ». J’espère être à la hauteur !

Merci beaucoup d’avoir lu ce long récit !

J’espère qu’il vous aura plu et que j’aurai réussi à bien y partager mon ressenti.

A très vite !

Nicolas

bottom of page